Si un moteur de recherche n'a sélectionné que cette page coupée du reste du site BASCORAMA, cliquez sur le bouton
(64) Galilée et Euskara ...
 
Bizarre cette association ? Pas tant que cela ! Rappelez-vous l'époque où vécut Galilée, le fameux savant italien [1564-1642] mathématicien, géomètre, physicien et surtout, dans la mémoire collective, astronome. On se rappelle, avant tout, ses démêlés avec l'inquisition qui soutenait que le soleil tournait autour de la terre (théorie du géocentrisme) alors que Galilée défendait la thèse inverse, à savoir, la terre tourne autour du soleil (théorie de l'héliocentrisme). Cela paraît ENORME, comme la certitude qu'a le coq CHANTECLERC de la fameuse pièce du même nom d'Edmond Rostand qui est persuadé que le soleil se lève parce qu'il vient de chanter ! On pourrait appeler cela la théorie de l'égocentrisme !
Et avec le grec ἥλιος [ϝ/hḗlios] "soleil" que nous avons rapproché de ELUZKI (Article N° 5) ainsi qu'avec Rostand, nous nous rapprochons subrepticement du Pays basque !
 
Galilée face au tribunal de l'inquisition catholique (qui le condamne en 1633 à abjurer sa conviction que
la terre tourne autour du soleil) - Détournement malicieux de l'œuvre du peintre talien Cristiano Banti (1857)

La terre ne tourne pas
autour du soleil !




 Et pourtant ...
elle tourne !




ROME (au 17ème siècle)
 
Les choses ont-elles changé ?
Eh bien, nous n'en sommes pas si sûrs ! Ne sommes-nous pas aujourd’hui, pour le basque et toutes proportions gardées, face à un phénomène comparable à la mésaventure de Galilée ? Certes l'hérésie dont nos travaux sont frappés ne conduit pas aux mêmes sanctions auxquelles fut exposé le savant italien, mais ...
- ... voilà bientôt dix ans (en mars 2007) qu'Eñaut ETCHAMENDY a soutenu une thèse de linguistique le hissant au rang de Docteur de l'Université, par laquelle il suggère des relations étroites entre l'Euskara et les langues indo-européennes anciennes. Depuis, le lexique basque qu'il a analysé s'est enrichi jusqu'à présenter aujourd'hui plus de 3.000 mots disséqués, interprétés et rapprochés de termes du vocabulaire indo-européen utilisés le plus souvent dans des langues anciennes parlées loin du Pays basque.
- Depuis octobre 2015, nous publions chaque semaine un article (à thème) de vulgarisation de ladite thèse, mettant en évidence et de façon la plus simple et ludique possible la proximité de termes basques et indo-européens, ainsi que celle de structures grammaticales.
Or, en dépit de ces efforts, les bascologues patentés semblent toujours faire la sourde oreille en nous ignorant superbement, quand ils n'essaient pas de nous décourager ! Et imperturbablement, ils continuent de servir LEUR vérité intangible et indiscutable ... au lieu de tenter de valoriser la langue de leurs ancêtres en en faisant le complément (sinon l'égal) du grec et du latin pour éclairer l'étymologie indo-européenne !
 
Eñaut ETCHAMENDY confronté aux tenants de l'isolationnisme du basque qui sont hostiles
à toutes tentatives de comparaison avec les langues indo-européennes.

[*] traduction de la bulle en basque : « et pourtant, cela tourne autour de cela ! » ...
le radical /ul/ de ITZUL étant une des formes du radical indo-européen signifiant "qui tourne" !

Euskara n'a rien à voir avec l'indo-européen !
 

Ta halere, itzul-ingurika
dabil hortan ! [*]
PAYS BASQUE (au 21ème siècle)
 
Quelle est donc (en 2016) cette pensée unique ?
Beaucoup d'intellectuels bascophones se complaisent dans leur "singularité" ... ressembler à 3 milliards d'individus sur terre (parlant une langue indo-européenne) les indispose ! Et les bascologues patentés sont prêts à professer des contre-vérités pour justifier cette affirmation récurrente "Nous n'avons rien à voir avec les langues indo-européennes". Exemples :
- L'Euskara, seule langue en Europe à pratiquer l'ergativité (déclinaison du sujet selon la nature du verbe actif ou passif) : FAUX (voir notre Article N° 14).
- L'Euskara, contrairement aux langues indo-européennes, n'a pas de préfixes : FAUX (voir notre Article N° 49).
- L'Euskara n'a pas de genre féminin : partiellement FAUX (voir notre Article N° 41).
- Toute ressemblance avec un terme indo-européen ne peut être qu'un emprunt du basque aux langues indo-européennes (voisines) : FAUX (voir par exemple notre Article N° 8 où le mot basque (ULE) ressemble plus à son expression en sanskrit (Ulaka) (et en langues germaniques) qu'à leurs formulations dans des langues voisines de notre actuel territoire (laine, lana, λη̑νος [lēnos]), censées faire partie de la même famille ! et, d'une façon générale, les similitudes nombreuses mises en évidence dans nos articles impliquent la plupart du temps des langues européennes anciennes parlées loin, très loin, du territoire euskarien !
- Nous allons même parfois jusqu'à suggérer que c'est le basque qui pourrait avoir enrichi le lexique indo-européen et non l'inverse : Voir notamment nos articles sur le thème des étymologies obscures
Nos 59, 60, 61, 62 et 63 qui apportent des réponses aux linguistes indo-européanistes qui n'ont pas su identifier les origines de certains mots.
- L'étymologie d'un terme basque ne peut s'expliquer que par le basque, puisque (axiome, par définition "non démontrable", des bascologues) le basque est unique et singulier ... "DONC" toutes études comparatives sont sans fondement ; et pourtant c'est la comparaison du mycénien [1] avec le grec qui permit tardivement de le compter parmi les langues indo-européennes en en faisant même le probable proto-grec ! C'est la comparaison de deux langues qui permet très souvent de les mieux comprendre de part et d'autre. Pourquoi, le basque échapperait-il à cette règle ?
- l'euskara aurait la particularité singulière d'être agglutinante ... c.-à-d. de permettre des assemblages de mots (sans espaces et impliquant des déclinaisons comme le cas possessif) ; nous avons évoqué par exemple en un seul mot ETXEKOANDERE(A) pour traduire "(la) maitresse de maison" où ETXE=maison, -KO=de la (cas possessif), ANDERE=dame et A=la ... et curieusement, seul l'arménien est considéré comme agglutinant dans l'univers des langues indo-européennes ... alors que l'allemand, autre idiome classé parmi les langues indo-européennes, présente souvent des formes agglutinantes comparables [2] ; donnons en deux exemples : Haustiere "animaux domestiques" où Haus=maison, Tier=animal, -e=marque du pluriel et l'on pourrait même écrire Hauses(')tiere pour traduire "animaux de la maison" ; Kriegsgefangener "prisonnier de guerre" où Krieg=guerre, s=de, gefangen=participe passé du verbe fangen=attraper ! Et sans aller "si loin", Eñaut ETCHAMENDY cite le français maintenir pour "tenir dans la main" ! Donc s'il est vrai que le basque recourt fréquemment à l'agglutination, il n'en a pas l'exclusivité sur le continent européen.
 
En guise de conclusion :
Les exemples très nombreux que nous donnons dans nos articles de la proximité du basque et de langues indo-européennes anciennes parlées très loin du territoire euskarien ne sont qu'un aperçu des analyses beaucoup plus techniques et précises effectuées par Eñaut ETCHAMENDY dans sa thèse (euroskara.com). Quand on y ajoute les inexactitudes que nous venons de rappeler sur les prétendues originalités (faussement exclusives) de la langue basque, nous sommes amenés à douter légitimement de l'affirmation selon laquelle "le basque n'a rien à voir avec l'indo-européen" ! Et, au minimum, nous souhaiterions que cette pensée unique ne soit plus TABOU ! ...
... que l'on puisse en parler ... en osant dire que EL(H)AKA "action de parler" ressemble étrangement au grec ἔλακον [élakon] du même champs lexical, et que ERRAN "dire" en basque est bigrement proche de εἴρειν [eírein] "dire" en grec : voir à cet égard notre article N° 15 (cela va sans dire !) ...
... qu'on ne ferme plus les yeux sur l'évidence que des pans entiers des vocabulaires basques et indo-européens intégrent les même racines : voir à cet égard notamment nos articles N° 8, N° 20 et 21, N° 32 et 33, N° 40 ...
... que l'on accepte OT(H)OI ! "s'il vous plait" de nous entendre en rappelant que l'expression basque très connue pourrait bien être issue d'un archaïsme "écoute, Oh !" où OT serait à rapprocher du grec ὠτός [ōtos], ὠτι [ōti] "oreille" : voir à cet égard notre aticle N° 9 (... les mêmes sens ?) ...
... qu'il nous soit désormais permis d'ironiser sur le "roman" indo-européen qui ressemble plus à une fable qu'à une démonstration rigoureuse fondée sur des éléments objectifs ! voir à cet égard notre article N° 63 ...
 
... et que nous puissions enfin penser tout haut que les indo-européanistes seraient les premiers gagnants d'une analyse approfondie de l'euskera, marqué depuis longtemps par d'innombrables approximations non remises en cause ... parce que publiées parfois sous des noms prestigieux !
 
 
 
[0] Les mots "entre [ ]" donnent la prononciation des termes grecs (en bleu) à l'aide de l'alphabet phonétique international. Tous les autres mots "en bleu italique" sont également écrits à l'aide du même alphabet phonétique.
[1] Mycénien : Forme la plus ancienne du grec qui aurait été parlée du 16ème au 12ème siècles A. J.-C., notamment en Crète et à Chypre. C'est grâce à des tablettes d'argile, que nous est parvenue son écriture ... décryptée seulement dans les années 1950 !
[2] L'exemple le plus fréquemment donné de l'agglutination de l'allemand est le mot le plus long présent dans les dictionnaires de cette langue : Donaudampfschiffahrtsgesellschaft "Société de navigation à vapeur du Danube" que (pour forcer le trait et vous faire sourire) nous pourrions même prolonger ainsi Donaudampfschiffahrtsgesellschaftfahrdienstleiterschwiegermutterlippenrot "rouge à lèvres de la belle-mère du régulateur de la S de navigation à vapeur du Danube" ... où fahrdienst-leiter "régulateur" est lui même composé de Fahr "voyage", Dienst "service" et Leiter "tête" !