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       (24) Un mot en 
        entraîne un autre  ! 
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| Autres points de convergences de la langue ancestrale des basques et des langues indo-européennes : des constructions de mots et d'expressions étonnamment ressemblantes. Donnons-en quelques exemples. | |||||||||||||||
| Des constructions similaires | |||||||||||||||
| pour former des noms abstraits | |||||||||||||||
| Dans le prolongement du basque EDER "beau", 
      nous avons EDERTASUN "beauté" ainsi que, pour LUZE 
      "long", LUZETASUN "longueur " 
 et le phénomène 
      est reproductif pour faire de beaucoup de qualificatifs des substantifs 
      abstraits. Les tenants de l'influence des langues environnantes sur le vocabulaire 
      basque y ont vu aussitôt l'emprunt au latin du suffixe « -tas 
      » qui fait passer de l'adjectif au substantif correspondant comme 
      par exemple : civis "citoyen" 
       « -TARZUN » [2].  | 
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       Même empilement de « qualificatifs - 
        abstraits - adverbes » avec des suffixes ressemblants 
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| Mais, en regardant 
 plus loin que le bout du 
      « nez en l'air » [3] (en Grèce antique par exemple), 
      beaucoup d'abstraits présentent le suffixe -συνη 
      [súnē] [4] comme κουροςύνη 
      [kourosúnē] "jeunesse" issu de κόρος/κουρος 
      [kóros, kouros] "enfant", à rapprocher peut-être 
      de HAURTA(R)SUN "enfance", issu de HAUR "enfant" 
      ! Par ailleurs en grec ancien, les mots suffixés en -τήρ [-tḗr] sont légion comme βατήρ [batḗr] "seuil" lequel n'aurait-il pas un petit air de famille avec le basque ATARI "seuil" ? Et en regardant encore plus loin, au nord de l'Inde, nous avons le sanskrit bərətar "prêtre" (ou "qui porte des objets sacrés") face au basque BERETER "enfant de chur" !  | 
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| pour former des adverbes | |||||||||||||||
| En partant des mêmes qualificatifs EDER 
      "beau" et LUZE "long", l'adjonction du suffixe 
      -KI conduit à 
 EDERKI "de belle façon 
      = bellement" et LUZEKI "longuement" et, là 
      encore, le mécanisme est reproductif. Eh bien ! La même construction 
      se retrouve parfois en grec avec les suffixes -χί 
      ou -κις : πολύς 
      [polús] "beaucoup, nombreux"  | 
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| En résumé | |||||||||||||||
| Des suffixes de type clairement indo-européens 
      permettent la transformation d'adjectifs basques comme ARGI "clair" 
      en termes abstraits comme ARGITA(R)SUN "clarté" 
      ou ARGIKI "clairement" 
  Est-ce bien clair ? [5]  | 
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       [0] Les mots "entre [ ]" donnent la prononciation des termes grecs (en bleu) à l'aide de l'alphabet phonétique international. Tous les autres mots "en bleu italique" sont également écrits à l'aide du même alphabet phonétique. [1] Le suffixe « -TAR(R) » indique l'origine de toutes 
        choses ("qui tient de, qui est de") comme dans ZUBEROTAR 
        (=XIBEROTAR) "souletin = originaire de Soule". Mais, 
        il est également très proche des suffixes « -TARI 
        et -TER » introduisant la notion de "nécessité, 
        besoin", voire d'agent actif personnifié comme dans 
        PELOTARI "joueur de pelote". Quant au suffixe « 
        -SUN », il est probablement à mettre en relation avec 
        le suffixe « -DUN » "l'ayant, qui est doté de".  | 
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