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Pour mémoire : Les similitudes nombreuses du basque et de langues indo-européennes anciennes révélées à travers tous nos articles, ne peuvent pas être exclusivement attribuées à l'emprunt des Basques aux langues des peuples qu'ils rencontrèrent. Souvent même, nous pouvons supposer avec quelques raisons que ce pourait bien être l'inverse ... à suivre ...
(11) Le "petit canard noir" dans la "portée de poussins jaunes" ?
et "autres noms d'oiseaux" !
 
C'est bien comme telle qu'est perçue depuis longtemps la langue basque au milieu de toutes les langues (indo-européennes) environnantes. Le Larousse n'assène-t-il pas sans nuance « Langue non-indoeuropéenne parlée au Pays basque ». Mais la phrase la plus fréquente reprise et reprise à l'infini (copier/coller ?) dans les ouvrages de toutes natures est à peu près la suivante : « L'euskara est l'une des (rares) langues non indo-européennes d'Europe, avec (notamment) les langues finno-ougriennes (finnois, ... » [1]. Les plus prudents parlent « d'isolat » (terme linguistique signifiant qu'on ne peut pas démontrer de filiation avec les autres langues vivantes pour dire, plus prosaïquement, qu'elle est très différente des autres) [2]. Enfin, certains se bornent à rappeler qu'Euskara est une langue pré-indoeuropéenne (donc antérieure aux invasions indo-européennes) [3]
 
Et pourtant, notre petit canard noir ...
AHATE/AATE [4], "canard" en basque, a un proche cousin indo-européen prestigieux (en sanskrit védique [5]) ātíḥ “oiseau aquatique” que l'on pourrait écrire aatiə si on se rappelle que le ā est un « a allongé » et que le ə est, dans l'alphabet phonétique international, l'équivalent de notre e muet (comme dans ... inepte). Ce rapprochement nous apparaît plus évident que celui que s'escriment à présenter certains linguistes [6] avec le terme latin désignant le même animal anas, même lorsqu'ils le déclinent en anatis "du canard" !
 
         



A(H)ATE
"canard"
   
ātíḥ =aatiə
“oiseau aquatique”
 
 
Et autres noms d'oiseaux !
Le cygne peut être blanc, noir ou majoritairement blanc et faiblement noir (bec et pattes). C'est probablement la raison pour laquelle le nom basque BELTXARGA est composé de "BELTX" pour BELTZ "noir" et ARGA à rapprocher de ARGI "clair, lumineux, blanc". N'est-il pas curieux que le nom grec de la cigogne πελαργός [pelargós] soit construit de la même manière sur un premier terme exprimant une couleur grise ou sombre [7] et un second αργος [argos] "blanc, éclatant" ?
Par ailleurs, ARRANO "aigle" n'a-t-il pas un air de famille avec haranaš "de l'aigle" en hittite, cette langue, révélée authentiquement indo-européenne, parlée par un peuple ayant vécu en Anatolie (turquie actuelle) il y a environ 4.000 ans ?
 
 

[0] Les mots "entre [ ]" donnent la prononciation des termes grecs (en bleu) à l'aide de l'alphabet phonétique international. Tous les autres mots "en bleu italique" sont également écrits à l'aide du même alphabet phonétique.

[1] Beaucoup de documents touristiques, Bison futé, ...
[2] Wikipédia, Encyclopédie Britannica, Encyclopédie Universalis ...
[3] Petit Robert, Institut culturel basque (eke), ...
[4] Le « H » du terme habituelle A(H)ATE n'aurait pas de fondement étymologique et ne serait là que pour la phonétique ; d'ailleurs, AATE apparaît comme tel dans le Dictionnaire basque-espagnol-français de Resurreccion Maria de AZKUE (1905)
[5] védique, la plus vieille forme de sanskrit dont on rappelle qu'il fut parlé dans le nord de l'Inde et qu'il serait à l'origine d'une part majoritaire du vocabulaire indo-européen !
[6] notamment Koldo MITXELENA (1915-1987), spécialiste indo-européen, auteur souvent cité d'une remarquable étude de phonologie basque.
[7] πελιός [peliós] "livide" ; πελιδνος [pelidnós] "blême, livide, grisâtre" ; πελλός [pellós] "de couleur grise ou sombre"